Les onigiris véganes de chez Nani Koré au Grand Café Tortoni
Si vous cherchez à vivre une expérience insolite qui vous donnera aussi bien l’impression d’avoir été à l’autre bout du monde que d’avoir voyagé dans le temps, alors ne cherchez plus: allez vous attabler le temps d’un déjeuner très particulier chez Nani Koré au Grand Gafé Tortoni! Cette adresse aussi étrange qu’enthousiasmante est la dernière création du couple de créateurs esthètes Victoire de Taillac et Ramdane Touhami.
Difficile de décrire ce lieu tant il ne correspond à rien de ce qu’on peut déjà connaitre et c’est tant mieux!
Au départ, il y a l’Officine Buly, cette boutique de cosmétiques 100% fabriqués en France et à l’allure très 19ème siècle, créé il y a trois ans maintenant par le couple de créateurs. Pour la petite histoire, l’idée leur aurait été soufflée par Arnaud Montebourg, en hommage à Jean-Vincent Bully, célèbre parfumeur français qui inspira le personnage de César Birotteau à Balzac. Forte de son succès rive-gauche, la maison partit à la quête d’une nouvelle adresse et atterrit rue de Saintonge, en plein coeur du triangle d’or du Marais branché, dans ce qui était autrefois une fonderie (là où fut coulé le Penseur de Rodin tout de même!).
Le lieu étant trop grand pour n’accueillir que la seule Officine, le couple se mit dans l’idée de faire revivre une autre légende du monde littéraire et du 19ème siècle: Le Café Tortoni. Ouvert en 1798 par Velloni, le premier glacier napolitain à s’être installé en France, ce lieu où le tout Paris se rendait est cité par tous les auteurs de l’époque, de Stendhal à Proust, Flaubert, Dumas ou encore Maupassant.
Si la véritable adresse du boulevard des Italiens a fermé ses portes en 1893, la version 2018 que propose le couple De Taillac-Touhami en reproduit fidèlement l’atmosphère.
Le lieu n’est pas très grand, pas de tables ici mais un magnifique comptoir en noyer et marbre où s’installer pour manger un morceau sur le pouce. Et là: surprise! Comme ils ne font jamais rien comme les autres, Victoire et Ramdane se sont dit que le plus logique, dans un café italien installé à paris, était de servir…des onigiris! Ces délicieux snack de riz fourré en forme de triangle, que les japonais dégustent à toute heure de la journée en les tenant dans une feuille d’algue nori pour ne pas se salir les doigts. Un dépaysement total ce Grand Café Tortoni, je vous l’avait dit!
Aux baguettes, pour les onigiris, c’est le chef Ryota Ozawa (passé par l’Atelier Robuchon). Et même s’il réalise des onigiris dans la plus pure tradition, au niveau des saveurs il s’éloigne parfois un peu du pays du soleil levant. Ainsi, ne passez pas à côté de celui à la piperade et au curcuma (tous les onigiris Nani Koré ne sont pas véganes, mais vous en trouverez toujours des végétaux à la carte), un vrai régal! Celui, plus classique, au shiso et yukari (un assaisonnement au shiso rouge) est absolument divin aussi. Pour accompagner tout ça, laissez-vous tenter par l’étonnant soda japonais à la pomme et à l’olive! Avec sa belle couleur verte et son goût acidulé, il vous accompagnera à merveille vers le dessert.
Car oui, encore une autre particularité du Grand Café Tortoni: ici, les onigiris deviennent aussi gourmands que des pâtisseries! Impossible de faire un choix entre celui, très français, au riz sucré fourré aux pommes compotés et recouvert de caramel et d’éclats d’amande et celui, délicieusement japonais, fourré à la pâte de haricots azuki et saupoudré de sésame noir…
Mais heureusement qu’ils ont pensé aux ravissantes boites en carton, chez Tortoni, pour aller déguster ses Onigiris en flânant le nez au vent dans les rues du Marais. Et en ne sachant plus si l’on est un touriste français, japonais, italien ou échappé d’un roman de Balzac. Bref, en déconnectant complètement…
Prix:
Onigiri à la pièce: 5€
Menu 3 onigiris+1 jus: 17€
Soda: 5€
Végane friendly
Ouvert du mardi au samedi de 11H à 19H
Nani koré au Grand Café Tortoni
45, rue de Saintonge
75003 Paris
Tél: +33 1 42 72 28 92
Magnifique article et l’end Semble superbe… on ne doute donc pas de la qualité des onigiris
Merci Amélie !